L’enregistrement des instruments électriques comme la basse et la guitare est un processus passionnant en plusieurs étapes : partir de la patte artistique du/de la musicien·ne, puis affiner les sons dans le contexte du projet. Dans cet article, nous abordons la première étape : l’interprétation et la prise de son.
L’interprétation avant tout

Cette étape vise à capturer le jeu du/de la musicien·ne. C’est un moment où l’on fige une énergie, une personnalité, un groove… L’artistique est au cœur du travail.
Chez EMHR Studio, les guitares et basses sont très souvent enregistrées en live, en même temps que la batterie, dans des salles distinctes. Cela permet de conserver la dynamique du groupe et les interactions naturelles entre les musicien·ne·s.
Parfois, on enregistre instrument par instrument, mais la philosophie reste la même : le jeu prime sur la technique.
L’idée est de partir du son du/de la guitariste ou bassiste, celui qu’iel a travaillé·e en répétition, si possible avec son pedalboard et son ampli (à défaut, nous proposons du backline adapté). Ce son est la base artistique — on le capte avec fidélité et cohérence.
C’est une phase exigeante où l’on veille également à la précision technique — accordage, frettage, justesse harmonique et rythmique — jusqu’à obtenir les meilleures interprétations.
La prise de son

Micro devant l’ampli, DI dans le chaînage
Lors de la prise, on enregistre l’ampli avec un micro dynamique — souvent un Beyerdynamic M69, apprécié pour sa polyvalence et sa fidélité. Il restitue le son de l’ampli sans trop en faire, juste ce qu’il faut.
En parallèle, on place une DI dans le chaînage du/de la guitariste/bassiste :
- Avant le pedalboard, en sortie d’instrument, pour capter le son brut.
- Après le pedalboard, avant l’ampli, pour avoir tous les effets du/de la musicien·ne.
On peut éventuellement placer deux DI — une avant et une après le pedalboard — si nécessaire.
On obtient ainsi deux (ou trois) pistes dans le DAW :
- DI (pre et/ou post FX)
- Ampli (micro)
La piste ampli sert de référence pendant la session — c’est elle qu’on écoute et qui nous suit jusqu’à la mise à plat.
Les deux (ou trois) pistes restent toutefois éditées ensemble : si l’on recale, on recale tout, pour préserver la cohérence temporelle et les transitoires.
Couple DI/préampli
Le choix de la DI et du préampli dépend du type d’instrument et de son électronique :
- Instruments passifs, on privilégie une DI active (Palmer River Havel).
- Instruments actifs, on privilégie une DI passive (Radial Pro DI).
Cette logique garantit un niveau d’impédance optimal et une préservation du signal sans coloration.
La DI est reliée à un préampli le plus transparent possible — dans notre cas, les MAX-HD de la PreSonus Quantum HD8 ou ceux de la Focusrite Clarett+ — afin d’obtenir un signal propre et neutre, prêt pour le réamping à venir.
L’objectif, ici, n’est ni de traiter, ni de colorer, mais de documenter fidèlement le jeu du/de la musicien·ne.

Et la suite ?
Une fois les guitares et basses enregistrées, la session se poursuit avec les autres éléments musicaux du projet : voix, parties additionnelles…
Quand tout est en place, édité, et que la mise à plat est établie, vient le moment du réamping, une étape à part entière pour affiner les sons de guitares et de basses en contexte.
C’est le sujet du prochain article.